Tuer avec la méthode Ikejime

Hello les aquaponistes,

Il y a deux ans j’avais rédigé un article sur « comment tuer un poisson sans souffrance » , la méthode présentée était efficace mais j’ai, depuis, découvert une méthode traditionnelle japonaise qui change vraiment la donne, même si elle reste un peu technique les premières fois.

J’ai découvert cette méthode il y a un mois lors de la récolte de quelques tilapias pour notre consommation. D’après ce que j’ai lu, cette méthode tend à se populariser depuis quelques années dans l’hexagone.

Qu’est-ce que la méthode Ikejime ?

Avant toute chose, sachez que j’ai encore beaucoup de mal à tuer pour manger. Ayant du respect pour ces poissons que j’ai vu grandir depuis leur naissance, je me suis documenté pour espérer trouver une sorte de rituel qui permette d’offrir la mort la moins atroce possible et dans le respect de la vie donnée de l’animal pour nous qui allons le consommer.
Après pas mal de lectures et recherches, je suis tombé sur une méthode du nom de Ikejime qui permet de tuer le poisson d’une mort vive, entendez par là une mort cérébrale immédiate. A noter qu’il est également possible de l’écrire Ikijime.

La méthode Ikejime permet de détruire en quelques secondes le système nerveux du poisson, moelle épinière comprise, tout en permettant au cœur de continuer à battre.

Comment pratiquer l’ikejime?

Pour pratiquer l’ikejime, il vous faudra un pic en métal bien solide. Vous allez devoir maintenir le poisson de sorte qu’il ne bouge pas et que vous puissiez facilement insérer le pic pratiquement entre les deux yeux du poisson, légèrement au dessus, là où se trouve son cerveau.
Une fois le cerveau détruit, il vous faudra une fine tige métallique que vous allez insérer dans la colonne vertébrale du poisson, de manière à détruire sa moelle épinière. Lorsque la tige métallique entrera dans la moelle épinière, vous allez voir le poisson bouger mais ne vous inquiétez pas, il ne ressent plus rien car il est déjà mort, c’est seulement ses organes qui répondent encore aux stimulis.

Une fois la tige bien insérée, vous pouvez faire quelques va-et-vient pour détruire totalement la moelle et ensuite, vous pourrez lui trancher les artères et de le laisser se vider de son sang pour bien le conserver.

Avantages de tuer avec l’ikejime

Outre cet aspect de mort « indolore », il y a de nombreux avantages gustatifs et de conservation à tuer les poissons de la sorte.
Les organes d’un poisson venant de subir un Ikejime continuent de fonctionner, à l’exception de son cerveau. La mort par Ikejime permet alors de profiter des derniers battements du coeur pour vider totalement le poisson de son sang afin qu’il se conserve mieux. C’est principalement à cause du sang que le poisson se conserve mal.

La mort n’ayant pas provoqué de stress, de contraction, ni de douleur, le poisson garde une chair très tendre et agréable ainsi qu’une texture qui fait saliver.

Vidéo de démonstration de l’ikejime

Je vous invite à découvrir ce reportage sur l’ikejime à Quiberon, avec un pêcheur nommé Daniel Kerdavid.

J’espère que cet article vous aura intéressé et que vous pourrez vous aussi proposer une fin plus noble à vos poissons.

N’hésitez pas à laisser un commentaire avec votre avis et vos expériences sur l’Ikejime si vous connaissiez déjà la méthode.

 

Pierre H.

5 réactions sur “ Tuer avec la méthode Ikejime ”

  1. Thymallus Réponse
    Bonjour,

    Je comprends que cela dérange mais la taille du cerveau n’a rien à voir avec l’intelligence et encore moins avec la capacité à ressentir la douleur. Des espèces aux cerveaux minuscules sont capables de faire des choses dont je suis sûr que vous et moi serions incapables. 🙂 Le cerveau de l’abeille, bien que mesurant 0.5 mm est capable de pensées abstraites, de compter, d’établir un langage, de trouver le chemin le plus court pour rejoindre différents points et j’en passe : http://jonlieffmd.com/blog/the-remarkable-bee-brain-2
    Les poissons, sans intellect, n’auraient pas le succès évolutif qu’on leur connaît aujourd’hui. On sait désormais qu’il peuvent avoir une mémoire de plusieurs mois, qu’ils sont capables de comportements sociaux très avancés, que ce soit pour protéger leur progéniture, coopérer avec d’autres espèces comme le poulpe pour chasser en veillant à ce que chacun y trouve sa part, utiliser des outils, construire des formes géométriques extrêmement complexes dans le sable pour séduire un partenaire…
    https://en.wikipedia.org/wiki/Fish_intelligence
    Derrière l’œil d’un poisson, il y a bien une intelligence et la capacité à ressentir la douleur bien entendu. Alors, c’est triste de penser à toute la douleur qu’on leur inflige (à eux et à d’autres) quotidiennement, à des millions d’entre eux. Mais c’est la dure réalité. Et, nous ne sommes pas les seuls à le faire, dans la nature, la douleur est très présente, nous ne sommes pas des êtres sadiques qui faisons souffrir pour notre plaisir. A ma connaissance, nous sommes bien le seul prédateur qui se pose la question de savoir comment il peut faire le moins souffrir ses proies. Mais nous devons utiliser notre intelligence, pour qu’à chaque fois que nous prenons la vie d’un autre être vivant, nous le fassions dans le plus grand respect possible.

  2. Antigonos Réponse
    Bonjour,
    La destruction de la moelle épinière permet à mon avis de faire cesser toutes les contractions réflexes. De cette manière les muscles restent tendres.
    La techniques est très intéressante mais il faudrait arrêter de projeter partout des sentiments humains sur des êtres vivants différents. Les Poissons ont un cerveau très primitif organisé très différemment de celui des autres Vertébrés, il n’a aucun intellect par exemple. Le concept de souffrance suppose un minimum de conscience qui permet d’en faire quelque chose, en particulier de l’éviter par anticipation. Un Mammifère souffre, pas un Poisson, pas plus qu’une moule ou une méduse… Le fait de réagir à une agression physique n’a rien à voir avec la souffrance (il y en a même sans cerveau) mais l’inverse est vrai également : ce n’est pas parce que l’on reste immobile que l’on ne souffre pas.
  3. Sébastien LADRANGE Réponse
    Bonjour Poulpe,
    Tout d’abord, merci à Pierre pour cet article sur l’ikejime . Le principe de destruction de la moelle epiniere est de supprimer les message aux differents muscle que le poisson est mort et ainsi ameliorer la conservation ( maturation) et le goût . Nous pratiquons l’ikejime pour l’abatage de nos Tilapia et il y a vraiment une difference, en terme de d’abord de respect mais de texture egalement.

    Sebastien,

  4. Poulpe Réponse
    « insérer le pic pratiquement entre les deux yeux du poisson, légèrement au dessus, là où se trouve son cerveau.
    Une fois le cerveau détruit, il vous faudra une fine tige métallique que vous allez insérer dans la colonne vertébrale du poisson, de manière à détruire sa moelle épinière. Lorsque la tige métallique entrera dans la moelle épinière, vous allez voir le poisson bouger mais ne vous inquiétez pas, il ne ressent plus rien car il est déjà mort, c’est seulement ses organes qui répondent encore aux stimulis.

    Une fois la tige bien insérée, vous pouvez faire quelques va-et-vient pour détruire totalement la moelle »

    Bonsoir
    Je ne comprend pas bien pourquoi on détruit la moelle épinière ?
    Quel est l’objectif ?

    Merci

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